Education, émigration, économie, identité, valeurs communes : les débats récents nous paraissent tout droit sortis de Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) ou d’Isocrate (426-338 av. J-C). Qu'est-ce que ces pépés, vieux de voilà vingt-cinq ou vingt-six siècles, ont à voir avec nous ? Beaucoup
Voilà 2.500 ans, l’avocat Isocrate prêche l'union des Hellènes contre les "Barbares", alias les Perses - Iraniens d’aujourd’hui. Ces Barbares, comme chacun sait, ne sont pas pour les Grecs des sauvages, mais bien des gens quine parlent pas comme eux, bégaient "bar bar bar" : dont Isocrate sait qu'ils appartiennent à l'un des grands empires du monde. Avec cette différence qu’ils se soumettent non pas à la loi, mais à la tyrannie d’un roi, Xerxès, qui ordonne de … fouetter la mer […] quand la tempête rompt le pont des bateaux permettant de passer les Dardanelles.1
Mais Isocrate précise qu’il suffit au « barbare » de remplir une seule condition pour partager l’identité grecque : "Nous employons le nom des Grecs non comme celui de la race mais comme celui de la culture. Et nous appelons Grecs plutôt les gens qui participent à la même éducation que ceux qui ont la même origine que nous". (Panégyrique, 50). Message qui peut aujourd’hui encore prêter à méditer.
Métèques,oikos, économie
On reproche aux Grecs d'avoir inventé le "métèque". Or, s'il y avait bien un statut (fiscal en grande partie) de métèque, la connotation péjorative du mot est récente (XIXè siècle). Les métèques étaient souvent fort influents et intégrés à la société, comme l’orateur Lysias, fils d’un fabricant d’armes venu de Syracuse, ou Aspasie de Milet, égérie de Périclès.
Les métèques oumet-oikoisont "ceux qui sont avec la maison » et contribuent au bien commun. Caroikosveut dire à la fois Maison mais aussi biens et habitat et a donné "écologie" (science de l’habitat) et « économie » ou loi qui régit la maison. Le panier de la ménagère à l’origine des problèmes boursiers …
A Sparte, on appelletrophimoiles enfants des « périèques » -peri-oikoi"gens du pourtour".
Education, zone d'influence ?
Cestrophimoi,ce sont littéralement les jeunes gens étrangersnourrisde la même manne éducative qu'un Spartiate. Une fois leur éducation accomplie, ils ne peuvent rester qu'en contingent très limité, encouragés qu’ils sont à repartir dans leur région d'origine pour élargir l'influence de Sparte et y semer les graines d'une éducation d'homme libre, qui profite ainsi à tout le monde. Ce serait le législateur mythique Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) qui en aurait institué le principe. Assez actuel si l'on considère les débats autour des étudiants étrangers d'aujourd'hui.
Un drôle de coco ce Lycurgue qui s'élevait déjà contre la thésaurisation en remplaçant or et argent par une monnaie de fer frottée au vinaigre qui cassait très vite. Une autre manière de casser la spéculation !
Elizabeth Antébi(www.lepetitjournal.com/cologne)Mardi 20 décembre 2011, republié en août 2012
1Cf. EschyleLes Perses, et XénophonAnabase
ELIZABETH ANTEBI a publié sur facebock groupe « défense et illustration des langues grecque et latine :
Tiens, je retombe sur un texte publié voilà quatre ans - actuel, puisqu'il parle d'il y a deux mille ans et plus : http://www.lepetitjournal.com/hambourg/a-voir-a-faire/culture/117763-le-genie-de-la-langue-les-qnourrisq.html
Education, émigration, économie, identité, valeurs communes : les débats récents nous paraissent tout droit sortis de Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) ou d’Isocrate (426-338 av. J-C). Qu'est-ce que ces pépés, vieux de voilà vingt-cinq ou vingt-six siècles, ont à voir avec nous ? Beaucoup
Voilà 2.500 ans, l’avocat Isocrate prêche l'union des Hellènes contre les "Barbares", alias les Perses - Iraniens d’aujourd’hui. Ces Barbares, comme chacun sait, ne sont pas pour les Grecs des sauvages, mais bien des gens quine parlent pas comme eux, bégaient "bar bar bar" : dont Isocrate sait qu'ils appartiennent à l'un des grands empires du monde. Avec cette différence qu’ils se soumettent non pas à la loi, mais à la tyrannie d’un roi, Xerxès, qui ordonne de … fouetter la mer […] quand la tempête rompt le pont des bateaux permettant de passer les Dardanelles.1
Mais Isocrate précise qu’il suffit au « barbare » de remplir une seule condition pour partager l’identité grecque : "Nous employons le nom des Grecs non comme celui de la race mais comme celui de la culture. Et nous appelons Grecs plutôt les gens qui participent à la même éducation que ceux qui ont la même origine que nous". (Panégyrique, 50). Message qui peut aujourd’hui encore prêter à méditer.
Métèques,oikos, économie
On reproche aux Grecs d'avoir inventé le "métèque". Or, s'il y avait bien un statut (fiscal en grande partie) de métèque, la connotation péjorative du mot est récente (XIXè siècle). Les métèques étaient souvent fort influents et intégrés à la société, comme l’orateur Lysias, fils d’un fabricant d’armes venu de Syracuse, ou Aspasie de Milet, égérie de Périclès.
Les métèques oumet-oikoisont "ceux qui sont avec la maison » et contribuent au bien commun. Caroikosveut dire à la fois Maison mais aussi biens et habitat et a donné "écologie" (science de l’habitat) et « économie » ou loi qui régit la maison. Le panier de la ménagère à l’origine des problèmes boursiers …
A Sparte, on appelletrophimoiles enfants des « périèques » -peri-oikoi"gens du pourtour".
Education, zone d'influence ?
Cestrophimoi,ce sont littéralement les jeunes gens étrangersnourrisde la même manne éducative qu'un Spartiate. Une fois leur éducation accomplie, ils ne peuvent rester qu'en contingent très limité, encouragés qu’ils sont à repartir dans leur région d'origine pour élargir l'influence de Sparte et y semer les graines d'une éducation d'homme libre, qui profite ainsi à tout le monde. Ce serait le législateur mythique Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) qui en aurait institué le principe. Assez actuel si l'on considère les débats autour des étudiants étrangers d'aujourd'hui.
Un drôle de coco ce Lycurgue qui s'élevait déjà contre la thésaurisation en remplaçant or et argent par une monnaie de fer frottée au vinaigre qui cassait très vite. Une autre manière de casser la spéculation !
Elizabeth Antébi(www.lepetitjournal.com/cologne)Mardi 20 décembre 2011, republié en août 2012
Education, émigration, économie, identité, valeurs communes : les débats récents nous paraissent tout droit sortis de Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) ou d’Isocrate (426-338 av. J-C). Qu'est-ce que ces pépés, vieux de voilà vingt-cinq ou vingt-six siècles, ont à voir avec nous ? Beaucoup
Voilà 2.500 ans, l’avocat Isocrate prêche l'union des Hellènes contre les "Barbares", alias les Perses - Iraniens d’aujourd’hui. Ces Barbares, comme chacun sait, ne sont pas pour les Grecs des sauvages, mais bien des gens quine parlent pas comme eux, bégaient "bar bar bar" : dont Isocrate sait qu'ils appartiennent à l'un des grands empires du monde. Avec cette différence qu’ils se soumettent non pas à la loi, mais à la tyrannie d’un roi, Xerxès, qui ordonne de … fouetter la mer […] quand la tempête rompt le pont des bateaux permettant de passer les Dardanelles.1
Mais Isocrate précise qu’il suffit au « barbare » de remplir une seule condition pour partager l’identité grecque : "Nous employons le nom des Grecs non comme celui de la race mais comme celui de la culture. Et nous appelons Grecs plutôt les gens qui participent à la même éducation que ceux qui ont la même origine que nous". (Panégyrique, 50). Message qui peut aujourd’hui encore prêter à méditer.
Métèques,oikos, économie
On reproche aux Grecs d'avoir inventé le "métèque". Or, s'il y avait bien un statut (fiscal en grande partie) de métèque, la connotation péjorative du mot est récente (XIXè siècle). Les métèques étaient souvent fort influents et intégrés à la société, comme l’orateur Lysias, fils d’un fabricant d’armes venu de Syracuse, ou Aspasie de Milet, égérie de Périclès.
Les métèques oumet-oikoisont "ceux qui sont avec la maison » et contribuent au bien commun. Caroikosveut dire à la fois Maison mais aussi biens et habitat et a donné "écologie" (science de l’habitat) et « économie » ou loi qui régit la maison. Le panier de la ménagère à l’origine des problèmes boursiers …
A Sparte, on appelletrophimoiles enfants des « périèques » -peri-oikoi"gens du pourtour".
Education, zone d'influence ?
Cestrophimoi,ce sont littéralement les jeunes gens étrangersnourrisde la même manne éducative qu'un Spartiate. Une fois leur éducation accomplie, ils ne peuvent rester qu'en contingent très limité, encouragés qu’ils sont à repartir dans leur région d'origine pour élargir l'influence de Sparte et y semer les graines d'une éducation d'homme libre, qui profite ainsi à tout le monde. Ce serait le législateur mythique Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) qui en aurait institué le principe. Assez actuel si l'on considère les débats autour des étudiants étrangers d'aujourd'hui.
Un drôle de coco ce Lycurgue qui s'élevait déjà contre la thésaurisation en remplaçant or et argent par une monnaie de fer frottée au vinaigre qui cassait très vite. Une autre manière de casser la spéculation !
Elizabeth Antébi(www.lepetitjournal.com/cologne)Mardi 20 décembre 2011, republié en août 2012
1Cf. EschyleLes Perses, et XénophonAnabase
ELIZABETH ANTEBI a publié sur facebock groupe « défense et illustration des langues grecque et latine :
Tiens, je retombe sur un texte publié voilà quatre ans - actuel, puisqu'il parle d'il y a deux mille ans et plus : http://www.lepetitjournal.com/hambourg/a-voir-a-faire/culture/117763-le-genie-de-la-langue-les-qnourrisq.html
Education, émigration, économie, identité, valeurs communes : les débats récents nous paraissent tout droit sortis de Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) ou d’Isocrate (426-338 av. J-C). Qu'est-ce que ces pépés, vieux de voilà vingt-cinq ou vingt-six siècles, ont à voir avec nous ? Beaucoup
Voilà 2.500 ans, l’avocat Isocrate prêche l'union des Hellènes contre les "Barbares", alias les Perses - Iraniens d’aujourd’hui. Ces Barbares, comme chacun sait, ne sont pas pour les Grecs des sauvages, mais bien des gens quine parlent pas comme eux, bégaient "bar bar bar" : dont Isocrate sait qu'ils appartiennent à l'un des grands empires du monde. Avec cette différence qu’ils se soumettent non pas à la loi, mais à la tyrannie d’un roi, Xerxès, qui ordonne de … fouetter la mer […] quand la tempête rompt le pont des bateaux permettant de passer les Dardanelles.1
Mais Isocrate précise qu’il suffit au « barbare » de remplir une seule condition pour partager l’identité grecque : "Nous employons le nom des Grecs non comme celui de la race mais comme celui de la culture. Et nous appelons Grecs plutôt les gens qui participent à la même éducation que ceux qui ont la même origine que nous". (Panégyrique, 50). Message qui peut aujourd’hui encore prêter à méditer.
Métèques,oikos, économie
On reproche aux Grecs d'avoir inventé le "métèque". Or, s'il y avait bien un statut (fiscal en grande partie) de métèque, la connotation péjorative du mot est récente (XIXè siècle). Les métèques étaient souvent fort influents et intégrés à la société, comme l’orateur Lysias, fils d’un fabricant d’armes venu de Syracuse, ou Aspasie de Milet, égérie de Périclès.
Les métèques oumet-oikoisont "ceux qui sont avec la maison » et contribuent au bien commun. Caroikosveut dire à la fois Maison mais aussi biens et habitat et a donné "écologie" (science de l’habitat) et « économie » ou loi qui régit la maison. Le panier de la ménagère à l’origine des problèmes boursiers …
A Sparte, on appelletrophimoiles enfants des « périèques » -peri-oikoi"gens du pourtour".
Education, zone d'influence ?
Cestrophimoi,ce sont littéralement les jeunes gens étrangersnourrisde la même manne éducative qu'un Spartiate. Une fois leur éducation accomplie, ils ne peuvent rester qu'en contingent très limité, encouragés qu’ils sont à repartir dans leur région d'origine pour élargir l'influence de Sparte et y semer les graines d'une éducation d'homme libre, qui profite ainsi à tout le monde. Ce serait le législateur mythique Lycurgue (IXè-VIIIè siècle av. J-C) qui en aurait institué le principe. Assez actuel si l'on considère les débats autour des étudiants étrangers d'aujourd'hui.
Un drôle de coco ce Lycurgue qui s'élevait déjà contre la thésaurisation en remplaçant or et argent par une monnaie de fer frottée au vinaigre qui cassait très vite. Une autre manière de casser la spéculation !
Elizabeth Antébi(www.lepetitjournal.com/cologne)Mardi 20 décembre 2011, republié en août 2012
1Cf. EschyleLes Perses, et XénophonAnabase
Connaissance hellénique
- par jeanvictorvernhes le 03/11/2005 16:37
Voulez-vous vous initier au grec ancien par correspondance ? Vous le pouvez grâce au cours de l'association « Connaissance hellénique », pour une modique participation aux frais. Vous étudierez chez vous, et ferez les exercices à votre rythme, suivi personnellement par un correcteur bénévole. Depuis plus de quarante ans, ce service d’initiation au grec ancien s'adresse aux personnes de toutes professions et de toutes régions attirées la langue de Platon, en dehors de tout cursus scolaire. De plus « Connaissance hellénique » publie en ligne, trois fois par an, une revue de culture grecque, ancienne et moderne, ὁ λύχνος (ho lukhnos) ‘la lanterne’.
Pour toutes précisions, rendez-vous sur ch.hypotheses.org et, dans la partie supérieure, cliquez sur LE COURS.
Et en cliquant sue S’ABONNER, vous pouvez vous abonner (gratuitement) au λύχνος en ligne.
Voulez-vous vous initier au grec ancien par correspondance ? Vous le pouvez grâce au cours de l'association « Connaissance hellénique », pour une modique participation aux frais. Vous étudierez chez vous, et ferez les exercices à votre rythme, suivi personnellement par un correcteur bénévole. Depuis plus de quarante ans, ce service d’initiation au grec ancien s'adresse aux personnes de toutes professions et de toutes régions attirées la langue de Platon, en dehors de tout cursus scolaire. De plus « Connaissance hellénique » publie en ligne, trois fois par an, une revue de culture grecque, ancienne et moderne, ὁ λύχνος (ho lukhnos) ‘la lanterne’.
Pour toutes précisions, rendez-vous sur ch.hypotheses.org et, dans la partie supérieure, cliquez sur LE COURS.
Et en cliquant sue S’ABONNER, vous pouvez vous abonner (gratuitement) au λύχνος en ligne.
Spécial info !
L'épidémie a malheureusement raccourci nos activités auprès des enfants. Nous n'avons pu que leur envoyer quelques messages par internet. Mais nous espérons bien reprendre normalement toutes nos activités dès septembre. En attendant, bon été à tous!