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Epidaude (coin à histoires 4)

Voyage à Épidaure
La dernière fois nous avons laissé Sidonia et Népomucénos dans le sanctuaire de Delphes. Aujourd’hui Népomucénos a l’intention de nous amener à Épidaure.
Les enfants ont encore les yeux pleins d’admiration, comme la France leur semble loin! la plus petite fille s’appuie tendrement sur Sidonia: “dis, Sidonia, où allons-nous maintenant?” Sidonia sourit, un seul regard posé sur Népomucénos lui a fait comprendre qu’il désire montrer Épidaure aux enfants. Elle embrasse la petite fille et entraîne toute la petite troupe vers les chevaux ailés. Elle tend la main vers Népomucénos, ils ferment les yeux et les voilà partis pour le pays du fils d’Apollon, Asclépios le dieu de la médecine.
Les chevaux se posent au beau milieu d’un immense théâtre. Les enfants se regroupent autour de Népomucénos, ils ont envie d’en savoir plus et Népomucénos raconte/
“Nous sommes à Épidaure devant le théâtre le plus beau et le plus harmonieux du monde. C’est à Épidaure qu’Asclépios est venu au monde. Asclépios est le fils de’ Apollon et de la nymphe Coronis. Coronis portait dans son ventre le bébé d’Apollon, mais elle vivait toujours avec son père. Et un jour un voyageur beau et fort arriva dans le palais paternel et Coronis ne résista pas à son charme. Apollon fut averti par une corneille blanche - car en ce temps-là les corneilles étaient blanches- que la mère de son futur enfant le délaissait pour un mortel. C’est depuis ce jour que les corneilles sont devenues noires comme des messagers de malheur. La colère d’Apollon fut effrayante à voir. Le coeur plein de rage, dans un accès terrible de jalousie, il tua Coronis. Le corps de la jeune femme était déjà sur le bûcher funèbre, quand Apollon se souvint du bébé qui était encore dans le ventre de sa mère. Il se précipita, sortit l’enfant du ventre et l’arracha au bûcher. Voici comment est né Asclépios. Apollon confia son fils au centaure Chiron. Cet être fantastique mi homme mi cheval était un remarquable enseignant qui apprit à Asclépios l’art de la médecine. Asclépios était un élève remarquable et très rapidement il dépassa son maître: aucune maladie (nosos) ne lui résistait. Il fut bien que mortel considéré comme le dieu de la médecine et de la chirurgie. Il était un médecin si fort et si habile que non seulement il empêchait les malades de mourir, mais il ressuscitait des morts. Zeus jugea qu’Asclépios s’attribuait un pouvoir qui ne lui appartenait pas, il avait peur qu’il apprenne aux hommes à se guérir eux-mêmes, aussi il brandit sa foudre et extermina Asclépios. Asclépios ne disparut pas complètement, on peut encore le voir dans le ciel où il forme la constellation du Sagittaire.

Népomukénos blépei ton iatron :Népomucénos regarde le médecin
ho iatros : le médecin

Les enfants ont écouté en silence puis ils se sont mis à courir dans tous les sens au milieu du théâtre. Sidonia rit en les regardant franchir les gradins et son rire résonne jusqu’au bout du théâtre car l’acoustique est exceptionnelle. Au bout d’un moment Népomucénos entraîne la petite troupe vers le reste du sanctuaire. Là ils voient les prêtres d’Apollon qui marchent l’air grave. “Comme ils ont l’air forts! “ s’écrit un jeune garçon. Oui, mais toute leur force vient d’Asclépios sans lui ils ne sont rien, explique Népomucénos, figurez-vous que j’ai connu un jour une femme qui m’a dit être venue se faire soigner par le dieu. Cette femme souffrait de maux de ventre (gastêr) horribles car un ver rongeait l'intérieur de ses intestins. Elle alla consulter tous les plus habiles médecins de la Grèce, ils furent tous impuissants, le ver la torturait toujours et la douleur (algos) était terrible. Alors elle entreprit d’aller à Épidaure supplier Asclépios de la guérir. Asclépios n’était pas là, mais les prêtres de son temple décidèrent de s’occuper d’elle tous seuls : ils la firent allonger dans l’abaton (le portique d’incubation), ils lui enlevèrent la tête (képhalê) et l’un d’eux plongea sa main jusqu’au ventre de la femme pour rechercher le ver qui la faisait souffrir. Il l’extirpa tout fier, c’était un ver énorme, monstrueux. Les prêtres étaient ravis d’avoir traité tous seuls ce cas difficile, mais brusquement ils furent catastrophés : ils avaient bien extirpé le ver du corps de la femme, mais ils n’arrivaient plus à remettre la tête en place ! Heureusement Asclépios arriva à ce moment là, il fut furieux car ils avaient entrepris une opération qui dépassait leurs capacités, mais comme il avait des pouvoirs extraordinaires, il remit la tête (képhalê) sur le corps et rendit la vie à la femme.”
Les enfants écoutaient en fermant un peu les yeux, Sidonia décida qu’il était temps de se reposer avant de prendre le chemin du retour.


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